Comme expliqué dans le blog sur « le bondage, l’art de ligoter », Le Shibari est un art ancestral japonais qui utilise des cordes pour ligoter et immobiliser le corps humain, il a gagné en popularité ces dernières années. Cet article vous propose une plongée dans l'histoire du Shibari, de ses origines médiévales à sa pratique contemporaine.

L'art du bondage japonais, également connu sous les noms de kinbaku « bondage » ou kinbaku-bi « magnifique bondage », consiste à attacher une personne en utilisant des figures géométriques prédéfinies à l'aide de cordes de chanvre ou de jute d'environ 6 à 8 millimètres de diamètre. Bien que le kinbaku puisse s'inscrire dans le cadre de jeux sadomasochistes, il va au-delà du simple aspect sexuel pour devenir une forme d'expression artistique à part entière.  

Le mot Shibari, qui signifie littéralement "attaché, lié" en japonais, était à l'origine utilisé pour décrire l'art de ficeler les colis. Ce terme est devenu l'appellation la plus courante en Occident dans les années 1990 pour désigner l'art du bondage kinbaku, évoquant ainsi l'idée d'attacher une personne de manière serrée.

Les origines du kinbaku remontent au Japon féodal, où l'utilisation de la corde avait une symbolique profonde. L'acte d'attacher était un geste courant dans la vie quotidienne, et le Shibari était souvent utilisé pour restreindre les mouvements des prisonniers ou des personnes capturées. À l'époque, le Shibari était pratiqué comme un art martial d'encordage réservé aux samouraïs afin de les immobiliser et de les humilier en cas de défaite ou de capture, tout en préservant leur honneur. Cet art était connu sous le nom d'Hojujutsu.

Le Kinbaku (bondage érotique) n’apparaît qu’à la fin de la période Edo, grâce à Ito Seiu qui fonde cette pratique artistique en la basant sur l’ancestral Hojujustu.

Le Shibari continue d'évoluer et de se réinventer, avec de nouveaux artistes et pratiquants explorant les possibilités créatives de cet art captivant. Grâce à sa riche histoire et à sa beauté esthétique, le Shibari s'est solidement implanté dans la culture contemporaine en tant qu'expression artistique et pratique sensuelle, suscitant à la fois fascination et curiosité.

Finalement, comme toute pratique de bondage, le Shibari est essentiellement une pratique de domination du lieur vis-à-vis du lié. Il sert à immobiliser la personne soumise.

Bien sûr, on te parlera souvent du plaisir physique. Au-delà du jeu de l’esprit, les points de compression générés par les liens, entraînent des sensations de plaisir pour le soumis. Les cordes tendues assurent une pression, voire un écrasement sur des zones érogènes. La suspension accentue cette sensation de lâcher prise, d’être à la merci de son dominant.

En effet, comme toute pratique amoureuse, elle se fonde sur la confiance et l’abandon entre deux personnes. Elle est donc plus cérébrale.

Puis, il y a aussi l’aspect esthétique. Les figures imposées sont magnifiques et soulignent parfaitement le corps du soumis ou de la soumise. On est ainsi dans une recherche plus artistique que sadique.

Pour pratiquer le Shibari, il est vivement recommandé de vous documenter au préalable. Cette pratique est avant tout un plaisir et une connaissance qui s’expérimentent ensuite avec votre partenaire. Dans certaines régions du monde, des cours sont même dispensés pour approfondir cette technique. Vous pouvez aussi trouver des tutos en ligne.

Endroit où le pratiquer au Québec :

Tercia au 5505, rue D'Iberville, Montréal, QC H2G 2B2

Tension au 1121 rue St Catherine E, Montreal, QC H2L 2G6